Les collectifs féministes et LGBTQIA+ sont unanimes. La lutte contre la réforme des retraites se poursuivra à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes le 8 mars.
Au sujet des inégalités de genre, on peut dire que la réforme et le gouvernement battent en retraite. Après avoir suivi assidument les manifestations contre la réforme, les militants et militantes féministes ont décidé d’inscrire, le 8 mars, date emblématique de leur agenda, dans la lutte.
Depuis début janvier, les mouvements sociaux contre l’adoption d’une réforme du système des retraites sont d’une grande ampleur. Suite à l’appel des intersyndicales, puis des associations étudiantes, les collectifs féministes se sont trouvés une place au sein des cortèges. Bien que le gouvernement Borne présente la réforme comme un projet de loi qui “protège les femmes”, elles semblent avec les minorités de genre parmi les plus touchées par la réforme.
Selon l’INSEE, les femmes subissent un écart de salaire de 16% avec les hommes salariés pour des contrats à temps plein rémunérés. Il est aussi plus difficile pour elles de remplir les conditions de la réforme pour toucher une retraite à taux plein. Cela est expliqué par la charge des enfants qui leur est déléguée et les discriminations et violences qu’elles subissent. Des freins auxquels sont aussi exposées les minorités de genre durant leurs carrières. Il convient également de souligner que les personnes LGBT+ ont beaucoup moins la possibilité de s’appuyer sur leur famille pendant leur vieillesse à cause du potentiel rejet par leur famille de naissance. Elles ont aussi plus de difficultés à remplir les annuités de manière continue à cause des hostilités qu’elles subissent dans le monde du travail. Ce phénomène de carrière hachées semble en grande partie oublié de la réforme proposée par le gouvernement.
Une décision unanime sur l’ensemble du territoire
Malgré leur caractère désunifié du fait de leurs revendications diverses, les collectifs féministes sont ici unanimes. Dans son appel à la grève féministe sur les réseaux sociaux, la Coordination Féministe, regroupant une centaine de collectifs féministes et LGBTQIA+ en France a déclaré : « Les attaques contre les droits sociaux se multiplient, comme en témoignent les réformes des retraites (…) Nous, femmes et minorités sommes en première ligne face à ces projets (…) face à tous ces enjeux nationaux et internationaux, nous appelons donc à la grève féministe le 8 mars 2023. »
La CGT et la FSU, deux grandes centrales syndicales françaises, soutiennent aussi cet appel à manifester contre la réforme des retraites le 8 mars aux côtés des féministes. Lo, militant féministe du collectif Féministes Révolutionnaires a salué cette initiative « C’est encourageant parce que ça montre qu’il y aura un mouvement, une convergence ce jour-là. » Cette poursuite de la grève le 8 mars n’est pas sans rappeler les mobilisations après le précédent projet de réforme des retraites en 2019. En février 2020, les grévistes féministes avaient profité de la grève du 8 mars pour poursuivre leurs revendications contre la réforme.
