L’Agriculture urbaine à Paris ou à Lisbonne, à chaque modèle son contexte d’implantation et son histoire. 

Depuis les années 2010, l’agriculture urbaine est une activité qui connaît un essor à Paris et à Lisbonne. Pourtant, selon sa ville d’implantation, cette activité s’adapte à la configuration de la  ville. Les deux capitales proposent ainsi deux modèles assez différents. 

Face aux enjeux de la transition écologique et de l’urgence sociale, certaines villes en prennent de la graine et cultivent des solutions innovantes pour réintroduire les pratiques agricoles dans leurs quartiers.  Paris, pour ces raisons, est une capitale qui a connu un essor de cette activité ces dernières années. A Lisbonne cette pratique a aussi connu un bond en avant depuis 2015 même si elle est ancrée dans la culture locale depuis très longtemps. Ces deux capitales offrent ainsi deux modèles assez distincts du fait de leurs mutations urbaines et de leurs histoires. 

Avec ou sans système 

A Paris, des projets comme les pariculteurs ou encore des politiques mises en place par la Mairie de Paris, ont permis de créer un système d’espaces dédiés à l’agriculture urbaine. C’est ainsi que cette activité prend place dans des formes encadrées et des structures. Elle est encore loin de l’initiative citoyenne spontanée que l’on observe à Lisbonne. 

En effet, a Lisbonne, l’agriculture urbaine s’étend dans une dynamique quelque peu contraire. Si en 2015 la mairie a lancé un concours afin d’attribuer des parcelles agricoles à ses citoyens, cette dernière peine à se développer dans un système structurant. Pourtant, si cette activité continue d’être populaire, c’est parce qu’ elle est ancrée dans la culture locale. Les citoyens, en effet, investissent les friches et leurs espaces verts personnels, en potagers ou en petites parcelles agricoles et cela, sans l’aide  d’un système de politiques urbaines.

Si cette coutume locale s ’est développée dans la capitale portugaise, c’est grâce aux mouvements d’exode rural dans les années 50. Pour entretenir les pratiques agricoles passées, les citoyens continuaient de les pratiquer en ville. Si cette coutume est restée, elle est aujourd’hui reproduite par les nouvelles générations qui y voit une alternative au système d’importation et d’exportation alimentaire polluante. 

Des modèles qui s’adaptent à la configuration des villes. 

Cécilia Delgado, chercheuse au centre interdisciplinaire de sciences sociales, le  CICS NOVA de Lisbonne s’est exprimée à ce propos dans une interview avec nos journalistes : “Lisbonne dispose de grands jardins publics qui rendent facile l’implantation de parcelles dédiées à l’agriculture urbaine. Lorsque j’étais venue en visite à Paris, j’avais remarqué que la ville utilisait beaucoup plus les toits comme lieux d’implantation de cette activité. A chaque modèle son contexte d’implantation.” Par conséquent, la pratique de cette activité suit le cours des mutations urbaines contemporaines. Si a Lisbonne les friches et les jardins modernes sont réinvestis, Paris se dote de nouvelles structures et use de ses toits pour développer le maraîchage urbain. 

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