Le conflit à l’ouest de l’Ukraine, un fléau pour la biodiversité
Depuis le début du conflit en Ukraine, l’intensité des bombardements russes dans la région de Lviv n’est pas aussi prononcée qu’à Donestsk . Les rares bombardements ont des conséquences dramatiques sur la biodiversité.
Ce conflit entre deux pays n’est-il pas aussi un danger contre la biodiversité ? C’est ce que nous laisse croire un rapport d’avril 2022 mené à Ternopil une ville à l’ouest de l’Ukraine. Le chef d’administration de l’état régionale de la ville Volodymyr Trushindique que l’eau de la région comporte une dose 163 fois plus importantes d’ammoniac que la norme due aux récentes attaques : « les dirigeants des districts ont clarifié l’implication des tirs des missiles ».
Des espèces rares menacées
Certaines espèces présentes dans les forêts d’Ukraine sont très sérieusement menacées à cause de la guerre. Un rapport de l’UNCG, l’Ukrainian Nature Conservation Group dresse la liste d’une vingtaine d’espèces végétales en état « d’alerte ». Les causes de ces menaces d’extinctions sont multiples. Les différentes explosions dues aux conflits mais aussi le passage des forces militaires avec les chars détruisent les végétaux. Les différents incendies détruisent non seulement la végétation mais aussi les espèces animales présentes d’après le PNUE, le programme des nations unis pour l’environnement. De plus, les bombardements libèrent des particules toxiques pour la biodiversité. C’est une guerre qui n’a pas qu’un impact sur l’Homme mais sur tout l’écosystème.
La situation est tout aussi inquiétante pour les oiseaux migrateurs, la zone de la mer Noire est un lieu de passage pour la nidification des volatiles. L’UNCG ne peut cependant pas déterminer les conséquences aujourd’hui de la guerre dans cette zone qui n’est plus accessible puisque les combats sont encore en cours.
L’ouest de l’Ukraine est peu touché par la guerre mais les rares conflits suffisent pour détruire des espèces.
Des produits toxiques dans les sols
La fertilisation des sols n’est plus possible à cause de l’eau polluée et des produits chimiques amenés par l’homme. Sur CNN, Olena Kravchenko, directrice d’un groupe de réflexion environnemental à Lviv alerte sur la situation : « lors de ces attaques massives, des tonnes de produits chimiques toxiques et cancérigènes, dont l’uranium, pénètrent dans le sol ». Avec l’ammoniac et l’uranium, les effets sur l’être humain ne se verront pas forcément à court terme mais auront un effet sur les années à suivre. De nombreuses études, comme celle de l’INRS, l’Insitut national de recherche et de sécurité ont montré des problèmes aux poumons notamment des cancers et des œdèmes plus importants pour les personnes en contact avec l’ammoniac.
Le 21 mars 2022, le gouverneur régional de la ville Soumy, Dmytro Zhyvytsky a annoncé qu’une fuite importante d’ammoniac s’est produite dans une usine au sud-ouest de l’Ukraine dans la ville de Novosselytsya menant à l’évacuation des derniers habitants.
Aujourd’hui on ne sait pas quels seront les prochains effets de cette guerre sur l’écosystème mais cela n’ira pas en s’améliorant. Rappelons que d’après la convention de Genève “il est interdit d’utiliser des méthodes ou moyens de guerre destinés à causer ou susceptibles de causer”.
Elias EL BAKOUHI
