Parcoursup : une machine inégalitaire et toujours pas au point.

C’est ce que reconnaît à demi-mots Pap Ndiaye, interrogé sur le premier
bilan de Parcoursup après les perturbations des épreuves du
baccalauréat. Des aveux qui relancent le débat sur l’opacité de la
plateforme, cinq années après son lancement.

ap Ndiaye, ministre de l’Éducation et de la Jeunesse, était l'invité politique de "Bonjour chez vous ! "
le mardi 4 avril 2023. (Public Sénat)
Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation et de la Jeunesse, était l’invité politique de « Bonjour chez vous ! « 
le mardi 4 avril 2023. (Public Sénat)

« Il y a encore des améliorations à apporter à Parcoursup », admet mardi 4 avril sur Public Sénat Pap Ndiaye, le ministre de l’Éducation et de la Jeunesse. Il reconnaît être “conscient de ce qu’il y a à faire à propos de Parcoursup, en particulier du point de vue de l’orientation des élèves”. En effet, l’orientation via la plateforme représente un stress pour 83 % des élèves selon un sondage Ipsos paru en début d’année. Le ministre déclare vouloir aider ces élèves perdus. “Il y a tout de même des conseillers d’orientation” pour les guider explique-t-il, “mais pas suffisamment”.

En 2018, un rapport de l’Onisep fustigeait la perte de maîtrise de l’État sur l’orientation, précisant que le nombre de conseillers d’orientation n’a fait que baisser depuis les années 2000, atteignant un conseiller pour 1500 élèves en 2018. Un domaine où la France est à la traîne puisque la moyenne européenne se situe autour d’un conseiller pour 800 élèves. Pap Ndiaye n’a pas annoncé de recrutement
dans ce domaine. En revanche, il note la confiance que l’éducation nationale a
accordée aux professeurs principaux en leur donnant “le soin d’accompagner les
élèves dans leur orientation”. Pas certain que les principaux intéressés le voient
comme cela.

“Il y a des élèves qui sont encore trop livrés à eux mêmes”

“On doit travailler sur l’aide que le lycée et que les professeurs doivent apporter pour plus d’égalité”. Le ministre admet un système encore inégalitaire, notamment pour les élèves qui n’ont pas d’aide familiale et qui sont “encore trop livrés à eux-mêmes”. Parents et élèves sont souvent perdus face à cette plateforme opaque et critiquent un avenir se jouant sur un algorithme. Et cela, les coachs d’orientation l’ont bien compris. Ces nouveaux acteurs permettent aux élèves les plus aisés de perfectionner leur dossier contre rémunération, aux dépens des élèves modestes. Une pratique privée inégalitaire qui profite des errements du système public pour se développer. Malgré tout, Pap Ndiaye se veut rassurant : d’année en année, Parcoursup s’améliore”.

Post navigation

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *