OceanFest, quand la musique électronique rencontre l’écologie

L’artiste électronique français Worakls s’est lancé avec le journaliste Hugo Clément dans la création d’un festival pour sauver les océans. Son nom ? OceanFest. Une soirée caritative où tous les bénéfices iront à destination de l’ONG de défense des océans Sea Shepherd France.

Worakls jouera sur scène le 31 mars accompagné d’artistes électro comme Polo & Pan ou
encore Mosimann. © Crédit photo : Tube

“Je n’ai pas envie que ma fille grandisse dans un monde différent du mien”. Amoureux de la nature et de la biodiversité, c’est tout naturellement que Worakls lance cette année la première édition d’OceanFest. Déjà artistiquement engagé dans le combat contre le réchauffement climatique avec ses musiques pour les documentaires d’Hugo Clément ou encore de Camille Étienne, il souhaite à nouveau venir en aide à notre planète avec son festival caritatif. Un projet assez
récent puisqu’il naît en 2022 avec la fondation de son association commune avec Hugo Clément nommée “Blue Force”.

Vous avez travaillé avec Hugo Clément sur la bande son de ses documentaires “Sur le front” avant de fonder votre association “Blue Force” à ses côtés, quel est le but de cette association ?

Un jour, Hugo était chez moi, et on discutait des différentes façons d’atteindre le public, de sensibiliser, d’informer et d’agir pour la planète. Et on se disait que ça pourrait être sympa de faire quelque chose qui soit ni de l’éducation, ni de l’information et pas prise de tête. Quelque chose de simple qui permet au gens de participer. Et puis on a évoqué l’idée de faire des soirées électro à but caritatif. On s’est dit allez, faisons le. Donc c’est ce qu’on a fait en créant cette association. L’objectif, c’est que les gens puissent faire la fête, s’amuser et en faisant ça, ils financent une association qui est sur le terrain et se bat tous les jours pour protéger les océans. Et je crois qu’on a réussi à le faire

Les 4500 places mises en vente sont toutes parties en 48 heures, est ce
que vous attendiez à un tel succès ?

Non ! C’est vrai que quand on a lancé le concept, j’ai fait en sorte d’amener une certaine expertise à Hugo pour pouvoir estimer l’affluence et avoir les bons équipements. Mais ce qui m’a surpris, c’est qu’on a tout vendu en 48 heures ! Ça, je ne m’y attendais pas. Pour moi, on allait être complet vers la fin. Mais c’est vrai qu’on ne s’attendait pas à un tel engouement. Forcément nous réfléchissons déjà à la suite !

Vous êtes à la fois un artiste et l’organisateur de l’événement, ressentez-vous une pression supplémentaire ?

Ah non, ce n’est pas une pression, c’est génial ! Au contraire, c’est une occasion d’agir et il en va de même des autres artistes présents. La seule chose négative à laquelle je m’attends pourrait venir des critiques disant que nous, les artistes électro, sommes malvenus de faire cette soirée parce que nous prenons souvent l’avion. On sait que ce n’est pas bien de prendre l’avion, maintenant on n’a pas le choix. Moi je privilégie toujours les autres moyens de transports et je ne vais pas en Amérique juste pour faire 2 dates ! Ce festival ne compense pas notre pollution liée au transport, mais ça nous permet de faire un geste, de donner de notre temps et de participer à une cause qui est importante à nos yeux.

Avoir invité uniquement des artistes français n’est-il pas une réponse à cela en illustrant d’une certaine manière un circuit court ?

Oui bien sûr, on fait plein de petites choses pour réduire l’impact environnemental du festival. Alors on n’a pas fait totalement exprès de prendre que des artistes français. Il s’agit d’artistes qui viennent de nos réseaux personnels. Mais c’est clair qu’on ne va pas faire venir quelqu’un de Hong Kong pour faire cette soirée, ça n’aurait pas de sens !

Un festival c’est un lieu de consommation et donc de pollution, comment faire pour réduire l’impact environnemental d’un festival comme le vôtre ?

La plus grande source de pollution générée par les festivals ce sont les
transports. Si on prend un grand festival comme Coachella aux États-Unis, il y a tellement de gens du monde entier qui prennent des avions pour y aller que c’est une catastrophe écologique. Nous, ce qui nous a rassurés, c’est que 70 ou 80 % des gens qui ont acheté des places habitent à moins d’une ou deux heures de voiture. Ça, c’est très important pour nous. Maintenant, nous on se pose cette question-là à tous les niveaux. Mais on n’en est pas encore au stade de diminuer la consommation d’énergie du festival par deux. Par exemple, on a créé des produits dérivés qui sont écoresponsables et fait localement. On fait tout ce qu’on peut pour que ce soit le plus responsable possible. Moi je suis très sensible à l’art, donc pour moi l’art ne doit pas être remis en question. On doit remettre en question nos façons de consommer : ça c’est clair. Aujourd’hui, nous mettons tout ça au service d’une association qui défend la planète. Moi j’ai l’impression de faire quelque chose de bien, pas de polluer. Et puis il ne faut pas se leurrer non plus, sans cette soirée, les gens sortiraient peut-être ailleurs. Là, ça a l’avantage de financer une association.

Quelle recette adopter pour récolter un maximum de fonds à destination de Sea Shepherd France ?

Il faut savoir que tous les artistes qui jouent à la soirée jouent gratuitement, c’est du bénévolat. La production aussi, les gens à l’organisation aussi, c’est vraiment incroyable. On a réduit au maximum les coûts partout pour maximiser les bénéfices. Malgré cela, c’est vrai que ça reste une soirée qui coûte cher à produire. Et ce même si tout le monde joue gratuitement. On ne peut pas savoir à l’avance quelle somme d’argent sera reversée à l’association, tout ce que je sais, c’est que 100 % des bénéfices iront à Sea Shepherd France.

La première édition du festival aura lieu le 31 mars prochain, est ce qu’il a l’ambition de revenir chaque année ?

Il a même l’intention de revenir plus que chaque année ! Pour l’instant cette édition à l’air de plutôt bien se présenter donc on regarde déjà pour la suivante, mais on ne se projette pas plus. La première n’a même pas encore eu lieu. Si on arrive à faire ça avec plaisir et qu’on arrive à faire plaisir aux gens, c’est l’idéal et on continuera. Le but serait de pouvoir accompagner Sea Shepherd France sur plusieurs années. Hugo comme moi, on est vraiment très fan de ce qu’ils font et leur travail très important et je pense qu’on va en refaire pour eux. Nous, on les adore et on espère pouvoir les soutenir au maximum.

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