Accélérez, vous êtes filmés : les plans de vidéosurveillance de Paris 2024 inquiètent

Alors que les Jeux Olympiques arrivent à grand pas, la mise en place d’un système de vidéosurveillance algorithmique inquiète.

Avec l’arrivée du traitement algorithmique, des questions se posent au sujet des gestes détectés. ©Valentine Erba

« Big Brother is watching you », Orson Orwell avait donc vu juste, il n’avait simplement pas pensé que l’histoire prendrait un tournant à Paris, pour une compétition sportive. Les associations dénoncent depuis longtemps les problèmes éthiques de la vidéosurveillance, mais aujourd’hui, la surveillance prend une plus grande ampleur avec les nouveautés du plan de sécurité de Paris 2024 voté en avril 2023.

De nouveaux outils

En avril 2023, l’Assemblée Nationale a voté pour l’augmentation du nombre de caméras pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Or, la réelle nouveauté relève de la technologie utilisée : la vidéosurveillance algorithmique. On « ajouterait une technologie permettant d’analyser les actions suspectes » grâce à un logiciel. 

D’après l’exécutif, cet outil faciliterait le travail pour les agents de police qui seraient prévenus quand un acte suspect est en cours. Cette technique très récente n’est pas perçue comme plus efficace par les experts, elle serait par contre, plus dangereuse pour les libertés individuelles de chacun.

Inquiétude sur les données biométriques

La vidéosurveillance classique posait déjà des problèmes éthiques. On remettait en cause le manque de transparence sur « ce que filment les caméras, le régime de conservation de ces données, le regime d’accès à ces données » d’après Olivier Tesquet, journaliste d’investigation à ce sujet. Mais avec l’arrivée du traitement algorithmique, des questions se posent au sujet des gestes détectés.

La Quadrature du Net dénonce le mise en place d’un système de détection du maraudage. À l’aide de cette technologie, les individus qui marcheraient plus lentement que la normale seraient repérés et analysés. C’est la seule information avancée sur cette technologie, et c’est ce qui inquiète le plus les associations : comment protéger les données personnelles quand on ne sait pas ce qui est analysé ?

Les associations anti-caméras dénoncent alors une véritable volonté de faire accepter cette technologie pendant les Jeux Olympiques, pour ensuite, la mettre en place à plus grande échelle. D’autres sont même inquiets au sujet d’un pas de plus vers l’utilisation de la reconnaissance faciale.

Valentine Erba

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