Des étudiants munis de pancartes militent pour faire valoir leur filière STAPS

« Il n’y a rien de plus politique que le sport »

À trois jours du début de la Coupe du monde au Qatar qui fait polémique, Emmanuel Macron a déclaré que le sport et la politique sont, pour lui, deux sujets à ne pas mélanger. De nombreux étudiants en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS) réfutent ce discours.

Des étudiants de STAPS en manifestation pendant la rentrée 2021. Photo : Victor Merat – Le Figaro étudiant.

« Il ne faut pas politiser le sport », a déclaré Emmanuel Macron jeudi dernier quand des critiques sur sa venue au Qatar pour la Coupe du Monde de football ont vu le jour. Des paroles qui ont surpris, notamment les étudiants en filière sportive. « Le sport est politique, ce serait faux de dire le contraire. Dès la première année de Licence en STAPS, on suit justement une matière qui s’appelle “politisation du sport” », affirme Sophia Mezouani, chargée de la transition écologique et des solidarités au sein de l’Association Nationale des Étudiants en STAPS (ANESTAPS).

Un cours nommé « Histoire du Sport » est donné en première année dans la plupart des établissements de France qui offrent la formation STAPS. La politique sportive y est justement abordée : « En “Histoire du sport”, une des problématiques principales, c’est “Le sport est-il politique ?”, et oui, il l’est. Exactement comme l’éducation est politique, la santé est politique… Il ne faut pas négliger le sport », rappelle Tom Porteneuve, président d’Armor STAPS, l’Association des étudiants en STAPS à Saint-Brieuc.

Des projets étudiants denvergure nationale

En opposition à la Coupe du Monde 2022, l’ANESTAPS s’engage notamment dans des projets politiques et sociaux pour la cause environnementale. Celle-ci était d’ailleurs le sujet principal de son 47e congrès, qui a eu lieu fin octobre à Besançon. « Depuis 2021, l’ANESTAPS organise chaque année la Semaine Nationale du Sport et de l’Environnement, explique Tom Porteneuve. Nous nous rendons dans des écoles primaires pour sensibiliser les plus jeunes, en rédigeant des chartes de l’environnement. Par exemple, un enfant peut y écrire “je veux venir à l’école à vélo deux fois par semaine”. Ces objectifs servent à la fois l’écologie et la pratique sportive de l’enfant. »

En organisant ces congrès, les étudiants en STAPS souhaitent voir leurs projets associatifs devenir des enjeux au sein des instances politiques : « En 2021, nous avons mis en place un Éducathon sur la problématique environnementale pour proposer 24 solutions à la cause climatique en passant par le sport. Ce rapport a été envoyé au ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, mais aussi à celui des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, avec qui l’ANESTAPS est en contact régulier », révèle Sophia Mezouani.

Des ambitions écologiques qui ne cessent de grandir, selon le site internet de l’ANESTAPS : « Grâce notamment à l’Éducathon, nous (les membres de l’association) avons à cœur de travailler avec le ministère de la Transition Écologique. Nous allons devoir porter nos propositions afin d’aider le sport à avancer sur la thématique environnementale. » Une volonté perpétuée par la prochaine édition de la Semaine Nationale du Sport et de l’Environnement qui aura lieu en janvier 2023.

Théa Ribault.

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