Très impliqué dans l’écologie, le quadruple champion du monde de Formule 1 Sebastian Vettel a disputé sa dernière course, dimanche 20 novembre, lors du Grand Prix d’Abu Dhabi. À 35 ans, il faisait partie des rares sportifs toujours en activité à utiliser leur notoriété pour défendre la cause environnementale.
« La Formule 1 perd clairement une voix mais aussi un symbole car aujourd’hui, on a très peu de pilotes qui prônent des messages écologistes », témoigne Dorian Grangier, journaliste au magazine de sport automobile Auto Hebdo. Dans une vidéo postée sur ses réseaux sociaux le 28 juillet, Sebastian Vettel avait annoncé son départ de la Formule 1 à la fin de la saison 2022, entre autres pour des raisons écologiques.
Pendant les trois dernières années de sa carrière, le quadruple champion du monde allemand s’est démarqué des autres pilotes par ses actions écologiques. En plus de souvent nettoyer le circuit et les tribunes après les jours de course, il faisait passer des messages, pas seulement écologiques, en les inscrivant sur son casque ou ses vêtements.
Vrai engagement ou faux-semblant ?
Depuis 2021, Sebastian Vettel ne se contente plus d’uniquement faire passer des messages écologiques puisque l’un de ses nouveaux combats concerne désormais la protection des abeilles. « Il faut plus de sportifs engagés dans la formule 1, nous affirme Dorian Grangier. Ce sont les pilotes qui ont de la notoriété et donc de l’influence. Malheureusement, aujourd’hui, seul Lewis Hamilton (Mercedes) s’investit dans l’écologie. »
Nos confrères d’Eurosport rapportent que l’implication de Mercedes dans la lutte contre la crise climatique était l’un des critères de Lewis Hamilton dans le renouvellement de son contrat avec l’écurie allemande, en 2021. De son côté, motorsport.com écrit qu’Hamilton est devenu végétalien en 2017 et qu’il a également vendu son jet privé pour privilégier les vols commerciaux.
Les discours de Vettel et d’Hamilton sur l’écologie peuvent faire sourire lorsque l’on sait que la Formule 1 émet près de 256 000 tonnes de Co2 chaque année, soit l’équivalent des émissions de 105 000 voitures, selon un rapport de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA). En 2022, la ministre canadienne Sonya Savage avait d’ailleurs qualifié Sebastian Vettel d’ « hypocrite », lui qui roule pour l’écurie anglaise Aston Martin, sponsorisée par la compagnie d’hydrocarbure Saudi Aramco.
Pas seulement en Formule 1
La formule 1 n’est toutefois pas le seul sport polluant. Ainsi, d’autres athlètes comme le handballeur Nikola Karabatic s’investissent dans la cause environnementale. Suivi par plus de 320 000 personnes sur Instagram, l’international français évoque souvent sa consommation de viande, d’après Ecolosport. Depuis 2020, Karabatic est aussi engagé auprès de la Fondation Butagaz et de Fair Play For Planet. En 2021, il avait lancé le programme Zone Verte avec le joueur Robin Molinié dans le but de réduire l’usage des bouteilles d’eau en plastique sur une saison de handball.
Des sportifs moins connus mais au palmarès tout aussi impressionnant, comme le skipper Roland Jourdain ou le traileur Xavier Thévenard, sont également engagés dans l’écologie. Alors que Roland Jourdain est à l’origine du projet We Explore, qui vise à concevoir un bateau en biomatériaux, le champion de trail Xavier Thévenard a quant à lui décidé de ne plus prendre l’avion, et donc de ne plus courir à l’autre bout du monde. « À partir du moment où vous avez une notoriété, vos actions et votre voix peuvent influencer la population. Il faut espérer que la voix de ces sportifs, notamment celle de Vettel, restent sur la place publique après leur passage dans le sport », conclut Dorian Grangier.
